Noahidy, un groupe de scène qui décoiffe

Publié le par C.R

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Le groupe festif Noahidy se produira lors du Festival des Feux de la Saint-Jean de Falck samedi 13 juin. Le quatuor nancéen a accepté de répondre aux questions de la Plume Culturelle, et de faire découvrir l'intimité, l'actualité et les projets du groupe révélé lors des FML 2005.

 

La Plume Culturelle : La découverte du groupe par le public date du Festival Musique Lycéennes en 2005. Racontez-nous le début de l’aventure pour Noahidy.

Noahidy : Le groupe est né en 2004 et au bout d’un peu moins d’un an d’existence, nous nous sommes retrouvés devant 5500 personnes. Forcément, cela nous a motivés pour poursuivre dans cette voie. Ce sont des souvenirs assez forts, car il s’agit d’un instant très court, même s’il n’est pas forcément représentatif de ce qu’est la scène en général. Tu as deux chansons pour « envoyer la sauce ». Tu découvres un espace de scène, 5000 personnes qui ne te connaissent pas, qui peuvent très bien ne pas s’intéresser à ta musique. Notre motivation c'est de revivre ce genre de moments et de nous améliorer . En descendant de scène, nous nous souvenons nous être dit que nous reviendrions.


LPC : Noahidy est-il avant tout un groupe de scènes ?

N : Absolument. A l’heure actuelle, nous en sommes à pratiquement 300 concerts. A nos débuts nous étions seulement lycéens, mais nous avons quand même réussi à nous donner les moyens nécessaires pour alterner études et concerts. La scène demeure effectivement notre plus grande pratique, puisque ce sont vraiment les réactions du public  qui ont en quelque sorte fabriqué Noahdiy. Et dans une chanson que nous avons écrite,« La scène et la sève », nous exprimons l'idée que c'est surtout le public qui fait qu'un groupe puisse exister.


LPC : A travers vos compositions, comme « Les peupliers », vous défendez une vision écologique et humaniste. Votre philosophie est-elle très importante dans votre travail artistique ?

N: Les deux sont très complémentaires. Philosopher  n'est pas un objectif prioritaire, mais tout naturellement l’écriture fait passer un message. Nous souhaitons avant tout dénoncer ce qui se passe, nous n’avons pas forcément l’occasion de le dire souvent.


LPC : Vous sentez-vous privilégiés de pouvoir exprimer des sujets de ce genre ?

N : Notre message, c’est que chaque individu peut nous imiter. User de son pouvoir d’expression reste une force, et même un devoir. Étant donné qu' au sommet de l’État nous ne nous sentons pas très bien représentés, nous faisons passer l'idée que chacun, individuellement ou sur le plan social,  possède en lui ce pouvoir  de se révolter. Privilégiés, nous ne sommes pas sûrs de l'être. Nous n’avons vraiment pas la prétention de parler au nom de tous. Nous exprimons des idées, c'est au public de savoir s’il nous y rejoint ou non. Nous nous refusons à être des donneurs de leçons, nous avons simplement envie de dénoncer la société actuelle dans ce qu'elle a de néfaste.


LPC : Quelle est l'origine de votre nom « Noahidy » ?

N : C'est un nom dépourvu de sens. Nous avons essayé de mettre des lettres ensemble, voilà le résultat. Au final, nous nous sommes rendu compte que cela pouvait suggérer « pas d’idées », voire « pas d’identité », ce qui colle assez bien à nos textes qui sont très ironiques.


LPC : Noahidy est avant tout un groupe de scènes, comme vous le confirmiez. La relation avec le public s’avère alors essentielle.

N : Bien sûr. Nous sommes toujours un peu surpris de découvrir un public d’habitués qui nous soutiennent. Noahidy a sillonné la Lorraine en long et en large, et il est vrai que le public lorrain commence à nous connaître. Cela nous arrange forcément, puisque le manque de visibilité n’est jamais bon signe dans le milieu artistique. Lors du festival des Feux de la Saint-Jean de Falck par exemple, la première année où nous nous y sommes rendus, le public est monté sur scène avec nous à la fin du concert. Nous avons vraiment passé un bon moment.


LPC : Depuis la sortie de « La Tête en l’air » vos 6 titres en 2006, le public reste dans l’attente d’un nouvel album. Qu’en est-il à l’heure actuelle ?

N : Justement, nous sommes en plein dedans. Nous rentrons d’une semaine de maquettage du studio Patchwork situé dans le sud de la France. Nous avons commencé à travailler en profondeur sur les titres  pour donner cohésion et richesse à ce prochain album, qui devrait se différencier incontestablement du premier. « La Tête en l’air » s’avère plein de fraîcheur et assez brut. Pour le deuxième album, nous souhaitons réellement enfoncer le clou et personnaliser notre musique, que l’on puisse identifier Noahidy dès les premières mesures. Nous espérons grâce à lui toucher un public national, donc nous préférons prendre notre temps pour produire un album de qualité.


LPC : Vous avez changé de batteur et bassiste juste après la sortie du premier EP. Pourquoi ?

N : A la sortie de l’album, nous voulions l’accompagner comme prévu, en enchaînant les concerts, mais après ces départs, nous avons mis un petit moment à ressortir la tête de l’eau. Nous avons commencé la musique assez jeunes, il a fallu mûrir, grandir et s’imposer dans le milieu. Maintenant, les changements s’avèrent clairement bénéfiques. Nous arrivons avec de nouvelles chansons, de nouveaux projets et nous sommes pleinement dans du concret. La recherche de nouveaux membres est derrière nous, car nous possédons désormais une vraie complicité, condition indispensable pour avancer sereinement. Avant de parler de professionnalisme, il faut tisser les liens, car la musique est avant tout un partage.


LPC : D’ailleurs quels sont vos projets alors, hormis la sortie du prochain album ?

N : Nous essayons de mettre tous les moyens nécessaires au service d'une professionnalisation maximum. Nous avons la chance de profiter d'une équipe qui travaille derrière nous d’arrache-pied. Christophe Jung, notre webmaster et photographe, s’attache à nous proposer un MySpace de qualité. Nous développons des goodies au maximum. Ces derniers temps, nous enchaînons les émissions radio, France Bleu Fréquence Fac en tête. Nous travaillons avec des ingénieurs son et lumières de l’association « O la vache » qui nous aident également beaucoup. Nous retrouverons les studios prochainement pour continuer le travail effectué la semaine dernière et, bien évidemment la scène avec cinq dates pour le mois de juin.
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Article publié sur La Plume Culturelle, le 11 juin 2009

Publié dans Articles Parus

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